Un remède contre l’inquiétude


Par
Orison  Swett Marden

Durant son séjour en Amérique, le prince Wolkonsky déclara que
"les affaires sont l'alpha et l'oméga de vie américaine. Il n'y a ni
plaisir, ni joie, ni satisfaction, ni principe, sauf celle du profit.
Aucun autre pays n'estime la valeur d'un homme en dollars.
Dans d'autres pays, on vit pour jouir de la vie; ici on existe que
pour les affaires."

Un marchand de Boston confirme cette déclaration en disant:
toute la journée il ne pensait qu'a gagné beaucoup d'argent
et que toute la nuit, il était inquiet, car il avait peur de perdre
ce qu'il avait gagné

Aux États-Unis, un voyageur distingué déclara une fois ceci:
"il y a beaucoup de confort, mais pratiquement pas de joie.
Le désir d'acquérir beaucoup d'argent et les lamentations sur
celui qu'on perd absorbe la vie."

"Chaque homme que l'on rencontre a l'air de sortir d'une
inquiétude pour tomber dans une autre" a dit une dame française,
en arrivant  à New York.

"Les Américains sont le peuple le mieux nourri, le mieux vêtu et
le mieux logé du monde," dit un autre témoin, "mais ils sont les
plus inquiets. Ils ont l'air de porter sur leurs épaules tous les
malheurs possibles."

"Je me demande si l'inquiétude et le doute sont écrits aussi
lisiblement sur les visages d'une autre population," dit Emerson ;
"ici la vieillesse commence à la crèche."

Combien de temps encore, nous Américains, allons épuiser aussi
rapidement notre vie ! Avec quelle hâte excessive nous poursuivons
toute chose ! Chaque homme que vous rencontrez semble être en
retard à un rendez-vous. La précipitation est l'une des caractéristiques
de notre nation. Nous sommes des hommes d'action ; nous allons de
plus en plus vite en poussant ainsi notre organisme à l'extrême, au fur
et à mesure que les années s'écoulent.

Des corps courbés, des cheveux prématurément blancs, de l'agitation
et du mécontentement, sont les caractéristiques de notre époque et de
notre peuple. Nous gagnons notre pain, mais ne pouvons pas le digérer.
Nos nerfs surexcités s'irritent rapidement et l'irritabilité, - si fatale à un
homme d'affaires et si ennuyeuse en société est de plus en plus
manifeste.

"Ce n'est pas le travail qui tue l'homme," disait Beecher;
"c'est le souci. Le travail est bon pour la santé ; car un être humain
ne fait pas plus qu'il ne peut effectuer. Mais le souci rouille la lame.
Ce n'est pas le mouvement qui abîme la machine, mais la friction."

Ce ne sont pas tant les grandes afflictions, les grands fardeaux,
les grandes difficultés, les grands désastres, qui assombrissent
le soleil de nos vies ; ce sont les petites vexations, les inquiétudes
insignifiantes et la peur, les petites blessures quotidiennes, qui
nous rendent malheureux et détruisent notre équilibre mental,
sans avancer d'un pouce l'œuvre de notre vie. "L'inquiétude
n'a jamais comblé aucun abîme."

"Quels sont les effets physiques du souci ?", demanda le docteur
Georges W. Jacoby dans une interview de "l'Evening Post".

"Eh bien, le même que celui d'une blessure faite par une balle ou par
un coup d'épée. Les soucis tuent aussi sûrement, mais pas aussi vite,
que le fusil ou le poignard. De plus, dans le siècle dernier, ceux qui
sont morts par les soucis sont plus nombreux que ceux qui ont été
tués sur-le-champ de bataille."

Le docteur Jacoby est l'un des premiers neurologues américains.
Il dit : "Au cours de ces dernières années de recherches des
neurologues, ont découvert un secret de la nature des plus surprenant
et des plus intéressants, à savoir: le souci tue."

Cet éminent neurologue résume ses propos ainsi : "non seulement
il est reconnu, que le souci tue, mais les petits détails de ses
méthodes meurtrières sont connues des scientifiques modernes.
Tous ceux qui se sont spécialisés dans les maladies du cerveau savent
que des centaines de décès attribués chaque année à d'autres causes
sont dues tout simplement aux soucis.

Dans un langage simple et non technique, les soucis provoquent des
préjudices irréparables dans certaines cellules nécessaires à la vie
cérébrale. Ses attaques insignifiantes sur le système nerveux peuvent
être comparées à une goutte d'eau tombant constamment au même
endroit. De même, c’est le fait de maintenir ou de focaliser
constamment ses pensées sur des choses attristantes, qui à la longue
détruit les cellules du cerveau. Un cerveau sain et équilibré peut
faire face aux inquiétudes. C'est la réitération régulière de pensées
inquiétantes que les cellules cérébrales ne peuvent combattre avec
succès.

"L'action répétitive de l'inquiétude produit le même effet, c'est
comme si le crâne était ouvert et que le cerveau était exposé jour
après jour à l'action permanente de petits coups de marteau, jusqu'à
ce que les membranes soient détériorées et les fonctions normales
endommagées.

La pensée angoissante qui est constamment ressassée, l’idée
obsédante et omniprésente qui n’est pas ou qu'on ne peut bannir
par un suprême effort de volonté, sont de microscopiques coups
de marteau qui diminuent la vitalité des nerfs sensitifs, et ces coups
sont visibles qu’à l’aide d’un puissant microscope.

Lorsque la pensée est focalisée sur des choses inquiétantes,
ceux-ci s’accroissent avec le temps, jusqu'à ce que la personne
en question ne puisse s'en débarrasser.

En raison de cela, certaines cellules du cerveau sont attaquées.
Ces cellules sont intimement connectées, ou reliées entre elles par
de petites fibres, qui à leur tour, sont en étroite relation avec d'autres
cellules du cerveau. "L'inquiétude est elle-même une espèce de
monomanie.

Aucune attitude mentale n'est aussi désastreuse pour le bonheur
et la réussite, que les effets produits par l'inquiétude et le
découragement.

Le remède à ce mal consiste à entraîner la volonté, afin qu'elle
rejette l'inquiétude en changeant d'occupation, lorsqu'un premier
avertissement lui est donné par un signe d’abattement mental.

La réjouissance est l'ennemi assuré de l'inquiétude, et "ne vous
inquiétez pas" est l'une des maximes les plus salutaires.

Lorsque nous nous inquiétons constamment, nous régressons ou
retournons aux choses inefficaces des siècles passés. c'est comme
si nous recommencions à utiliser les premières machines à vapeur
qui gaspillaient 90% de l'énergie du charbon, au lieu d'utiliser une
dynamo électrique qui exploite 90% de l'énergie.

En effet, certaines personnes gaspillent une grande partie de leur
énergie à s'alarmer, à se lamenter, à s’inquiéter inutilement, à
grogner, à se plaindre du temps et de la perversité qui existe dans
la société.

Tandis, que d'autres convertissent presque toute leur énergie en
pouvoir et en bonne humeur. Celui qui a appris à vivre d'une manière
noble ne gaspillera pas son énergie en affrontement qui ne mène à
rien et qui sert uniquement à faire grincer les mécanismes de la vie.

Il faut délaisser aux sociétés qui prennent plaisir aux débats la
possibilité de déterminer ce qui est le plus mauvais – Le fait d'être
une personne inquiète ou le fait d'être de bonne humeur, qui permet
à chacun de disposer d'un pouvoir vivifiant.

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